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Sélection de livres traitant de l'électrosensibilité, de la chimicosensibilité, de la fibromyalgie

Syndrome de la Pomme - Livre couverture

Ce que votre micro-onde ne vous a jamais dit

Auteur : Charlotte GRECO
Parution : 2022

Et si ça venait des ondes

Et si ça venait des ondes ?

Auteur : Dr Gérard DIEUZAIDE
Parution : 2021

The Invisible rainbow

The invisible rainbow

Auteur : Arthur FIRSTENBERG
Parution : 2020

testing thérapie par le docteur DIEUZAIDE

Testing thérapie

Auteur : Dr Gérard DIEUZAIDE
Parution : 2019

Et si ça venait des dents ?

Auteur : Dr Gérard DIEUZAIDE
Parution : 2018

Les maladies des ondes

Auteur : Dr Gérard DIEUZAIDE
Parution : 2014

Liberez-vous des ces matieres parasites

Libérez-vous de ces matières parasites

Auteur : Dr Gérard DIEUZAIDE
Parution : 2011

Les publications

Sélection de rapports sérieux qui traitent du sujet de l'électrosensibilité

Lire la publication sur agoravox.fr
Date de parution : 11 février 2021
Auteur : Diafoirus

LES EFFETS SANITAIRES DU RAYONNEMENT ELECTROMAGNETIQUE NON IONISANT : FIAT LUX


Un rat, une cuillère et un ambassadeur ont changé notre perception des effets sanitaires des rayonnements électromagnétiques.

Au commencement la lumière fut. Après 9 mois bercé par le champ magnétique terrestre dans le ventre maternel, la lumière est le premier rayonnement électromagnétique qui nous accueille. Et si nous sommes ce que nous sommes c’est grâce ou à cause de ces champs électromagnétiques naturels. Et tout était pour le mieux dans le meilleur des mondes possibles jusqu’à ce qu’en 1745 nous avons été capable de stocker l’électricité statique dans une bouteille remplie d’eau salée (1746 bouteille de Leyde). A partir de là ce sont multipliées les technologies utilisant l’électricité : ligne de courant, éclairage, télégraphie, radiophonie, radar, écran, ordinateur, téléphonie mobile, compteur communiquant, la 5G et demain l’internet des objets.

Accompagnant tout ceci, on notait l’apparition d’une pathologie nouvelle, décrite en 1869 par un neurologue américain et qui changera de nom avec l’évolution technologique : neurasthénie, mal des télégraphistes, maladie des ondes radio, maladie des radaristes, maladie des écrans, maladie de la téléphonie, syndrome d’intolérance aux champs électromagnétiques ou électrohypersensibilité (1).

On constatait également l’explosion de pathologies connues depuis longtemps, comme le diabète, les maladies cardiovasculaires dont l’hypertension et le cancer (2).

De manière caricaturale on peut dire que dès le début du 20 siècle les scientifiques se sont divisés en deux camps, d’un côté les physiciens soutenus par les autorités et les industriels qui affirmaient que les rayonnements électromagnétiques non ionisants ne pouvaient pas être dommageables pour l’homme tant qu’une limite d’intensité n’était pas dépassée, et de l’autre les biologistes, les botanistes, les zoologistes, les vétérinaires et les médecins constatant les effets de faibles doses de rayonnement électromagnétique bien en dessous du seuil thermique fixé par les physiciens (3,4,5,6).

En 1960 l’armée américaine imposait la norme physique de dix millions de microwatts par mètre carré, comme la dose limite à ne pas dépasser pour une exposition de trente minutes. Et depuis cette norme qui ne prend en compte ni une exposition chronique ni les effets biologiques a été imposée au monde occidental et régit toutes les lois actuelles en France (7).

Cependant cela n’arrêtait pas ceux qui tous les jours constataient des effets délétères à faible dose d’une exposition chronique de continuer à dénoncer la dangerosité des appareils utilisant des rayonnements électromagnétiques et en particulier la téléphonie mobile.

Le gouvernement américain pour faire taire les mauvaises langues, décida de financer une étude de grande envergure pour démontrer une fois pour toute l’absence de risque d’apparition d’un cancer à cause de l’utilisation d’un téléphone portable. La Food and Drugs Administration, demanda alors au National Toxicology Programme de faire une étude sur le rat et la souris, 10 ans après et 30 millions de dollars, la conclusion est sans appel le téléphone portable crée des cancers chez le rat sans aucun doute (8).

 Dans le même moment l’institut Ramazzini en Italie publie des résultats d’une étude similaire mais reproduisant une exposition aux antennes relais et trouve la même chose chez le rat (9). Bien Embêtée la FDA s’en sort en disant qu’il ne faut pas tenir compte de ces résultats, cela veut juste dire qu’il ne faut pas fournir des téléphones portables aux rats !

Alors là pour ne pas reconnaitre les faits les industriels et leurs affidés, disent que c’est faux et surtout pas possible car on ne connait pas le mécanisme qui permet à des rayonnements non ionisants d’agir sur le vivant à ces doses et de créer des cancers. En bref les gens tombent malades mais comme on ne sait pas comment c’est possible alors cela n’existe pas !

C’est là qu’intervient la cuillère. La cuillère c’est une partie du THERABIONIC un appareil approuvé par le FDA et donc l’Europe et la France, pour traiter les tumeurs primitives du foie. On utilise ici un générateur de fréquences électromagnétiques et la cuillère sert d’antenne, mise dans la bouche elle irradie le corps et ce à de faibles intensités (10).

Des travaux ont montré que l’action se faisait par le biais de récepteurs canaux calciques membranaires voltage dépendant chose déjà connue (11).

En bref la FDA est capable de dire tout et son contraire : OUI le rayonnement électromagnétique non ionisant à faible dose peut agir sur les cellules humaines quand il s’agit de vendre des machines médicales, NON le rayonnement électromagnétique non ionisant à faible dose ne peut pas agir sur les cellules humaines quand il s’agit de vendre des téléphones.

C’est là que rentre en jeu l’ambassadeur, en fait dans les ambassades américaines de chine et de cuba des diplomates ont été subitement victimes de troubles inexpliqués, débutant en pleine nuit par des bruits bizarres accompagnés de maux de têtes de vertiges de vomissements et entrainant par la suite des troubles neurologiques persistants évoquant pour les connaisseurs un syndrome d’intolérance aux champs électromagnétiques. Le gouvernement américain voulant faire la lumière sur ces attaques, demanda aux académies de Médecine, des Sciences et d’ingénierie des Etats Unis d’Amérique, de travailler ensemble à la résolution de cette énigme. Pour eux la conclusion fait peu de doute il s’agit d’une attaque électromagnétique, et dans leur rapport commun ils avalisent ce que les biologistes, les botanistes, les zoologistes, les vétérinaires et les médecins disent depuis le début du vingtième siècle, et ce que ne cessent de rapporter tous les jours les patients qui viennent en consultation pour une électrohypersensibilité (12).

Alors s’il n’y a qu’une chose à retenir de cette histoire d’un rat, d’une cuillère et d’un ambassadeur, c’est que vous devez protéger vos enfants et vos petits-enfants du rayonnement électromagnétique parce que si vous ne le faites pas personne ne le fera à votre place.

 

REFERENCE DE L’ARTICLE

1-G. Beard, ‘Neurasthenia, or Nervous Exhaustion’, Boston Med Surg J 1869 ; 80:217-221, DOI : 10.1056/NEJM186904290801301

2-Milham S. (2010). Historical evidence that electrification caused the 20th century epidemic of « diseases of civilization ». Medical hypotheses74(2), 337–345. https://doi.org/10.1016/j.mehy.2009.08.032

3-A. d’Arsonval, ‘Influence de l’é1ectricité sur la cellule microbienne’, Arch. de physiol, norm. et path.,(5), 5 (1893), 66-69.

4-A. Gosset, A. Gutmann, G. Lakhovsky and I. Magrou, ‘Essai de thérapeutique de ‘Cancer

experimental’ des plantes’, Comptes rendus de la Société de Biologie, 91 (1924), 626-628.

5- j. W. Schereschewsky, ‘The physiological effects of currents of very high frequency (135,000,000 to 8,300,000 cycles per second)’, Pub. health rep., 41 (1926), 1939-1963.

6- R. V. Christie and A. L. Loomis, ‘Relationship of frequency to physiological effects of ultra-high frequency currents’, J. exp. reed., 49 (1929), 321.

7- Cook, H. J., Steneck, N. H., Vander, A. J., & Kane, G. L. (1980). Early research on the biological effects of microwave radiation : 1940-1960. Annals of science37(3), 323–351. https://doi.org/10.1080/00033798000200271

8-Smith-Roe, S. L., Wyde, M. E., Stout, M. D., Winters, J. W., Hobbs, C. A., Shepard, K. G., Green, A. S., Kissling, G. E., Shockley, K. R., Tice, R. R., Bucher, J. R., & Witt, K. L. (2020). Evaluation of the genotoxicity of cell phone radiofrequency radiation in male and female rats and mice following subchronic exposure. Environmental and molecular mutagenesis61(2), 276–290. https://doi.org/10.1002/em.22343

9-Falcioni, L., Bua, L., Tibaldi, E., Lauriola, M., De Angelis, L., Gnudi, F., Mandrioli, D., Manservigi, M., Manservisi, F., Manzoli, I., Menghetti, I., Montella, R., Panzacchi, S., Sgargi, D., Strollo, V., Vornoli, A., & Belpoggi, F. (2018). Report of final results regarding brain and heart tumors in Sprague-Dawley rats exposed from prenatal life until natural death to mobile phone radiofrequency field representative of a 1.8 GHz GSM base station environmental emission. Environmental research165, 496–503. https://doi.org/10.1016/j.envres.2018.01.037

10-Zimmerman, J. W., Jimenez, H., Pennison, M. J., Brezovich, I., Morgan, D., Mudry, A., Costa, F. P., Barbault, A., & Pasche, B. (2013). Targeted treatment of cancer with radiofrequency electromagnetic fields amplitude-modulated at tumor-specific frequencies. Chinese journal of cancer32(11), 573–581. https://doi.org/10.5732/cjc.013.10177

11-Jimenez, H., Wang, M., Zimmerman, J. W., Pennison, M. J., Sharma, S., Surratt, T., Xu, Z. X., Brezovich, I., Absher, D., Myers, R. M., DeYoung, B., Caudell, D. L., Chen, D., Lo, H. W., Lin, H. K., Godwin, D. W., Olivier, M., Ghanekar, A., Chen, K., Miller, L. D., … Pasche, B. C. (2019). Tumour-specific amplitude-modulated radiofrequency electromagnetic fields induce differentiation of hepatocellular carcinoma via targeting Cav3.2 T-type voltage-gated calcium channels and Ca2+ influx. EBioMedicine44, 209–224. https://doi.org/10.1016/j.ebiom.2019.05.034

12-National Academies of Sciences, Engineering, and Medicine 2020. An Assessment of Illness in U.S. Government Employees and Their Families at OverseasEmbassies. Washington, DC : The National Academies Press. https://doi.org/10.17226/25889.

Date de parution : 29 octobre 2020
Auteur : Docteur Frédéric GRECO au
CHU Montpellier  / Université du Tiers Temps de Montpellier
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Sensibilité aux champs électromagnetiques : quelle maladie est-ce vraiment ?

Découvrez un diaporama synthétique de 37 pages pour commencer à comprendre ce qu’est la sensibilité aux champs électromagnétiques.

 

 

Date de parution : 24 September 2020
Auteur : Frédéric GRECO
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Abstract

According to the French Agency for Food, Environmental and Occupational Health & Safety, electromagnetic hypersensitivity affects more than 3 million people in France, and headaches are a very frequent cause of complaint in electrohypersensitive patients, to the point of dominating the clinical picture. These headaches share characteristics with migraine pathology, and clinical improvement with anti-migraine therapy has led us to consider that the headache in the electrohypersensitive patient may be a variant of the migraine disease mediated by the TRPA1 receptor, which if confirmed, would offer effective therapeutic possibilities to relieve the electrohypersensitive patient.
 

Subject Areas

electromagnetic hypersensitivity; multiple chemical sensitivity; migraine; TRPA1

Lire la publication sur le site de l’ANSES
Date de parution : 27 mars 2018
Auteur : ANSES

Hypersensibilité aux ondes électromagnétiques : amplifier l’effort de recherche et adapter la prise en charge des personnes concernées

 

L’Agence publie ce jour les résultats de son expertise relative à l’hypersensibilité aux ondes électromagnétiques. Ce travail s’est appuyé sur l’ensemble de la littérature scientifique disponible, ainsi que sur un grand nombre d’auditions : médecins hospitaliers et généralistes, chercheurs, associations et personnes concernées. L’expertise met en évidence la grande complexité de la question de l’électrohypersensibilité (EHS), tout en concluant, en l’état actuel des connaissances, à l’absence de preuve expérimentale solide permettant d’établir un lien de causalité entre l’exposition aux champs électromagnétiques et les symptômes décrits par les personnes se déclarant EHS. Par ailleurs, l’Agence souligne que la souffrance et les douleurs exprimées par les personnes se déclarant EHS correspondent à une réalité vécue les conduisant à adapter leur quotidien pour y faire face. Dans ce contexte, l’Agence recommande une prise en charge adaptée des personnes concernées ainsi que la poursuite des travaux de recherche, notamment en mettant en place des études dont les conditions expérimentales prennent en compte les conditions de vie des personnes se déclarant EHS.

Les radiofréquences constituent un objet de préoccupations sanitaires, environnementales et sociétales important depuis plusieurs années, en France comme à l’étranger. Malgré les mesures mises en place pour encadrer et surveiller les niveaux d’exposition aux champs électromagnétiques, la littérature scientifique rapporte depuis plusieurs décennies et de façon continue des cas de personnes souffrant de troubles divers attribués à des expositions aux champs émis par les appareils électroménagers, les installations électriques et les dispositifs communicants.

Dans ce contexte, l’Agence a publié des avis et rapports d’expertise collective notamment en 2003, 2005, 2009, 2013 et, le plus récent, en 2016, relatifs aux risques potentiels pour la santé de l’exposition aux radiofréquences. Elle a également souhaité accorder à la question de l’hypersensibilité électromagnétique (EHS) toute l’attention qu’elle mérite, en lui consacrant une expertise spécifique et approfondie.

Cette expertise, publiée ce jour est basée sur l’analyse de la littérature scientifique et un grand nombre d’auditions (médecins hospitaliers et généralistes, chercheurs, associations et personnes concernées). Elle a également été enrichie de données issues de plus de 500 commentaires complémentaires de scientifiques et parties prenantes intéressés, dans le cadre de la consultation publique ouverte du 27 juillet au 15 octobre 2016 sur la base d’un pré-rapport d’expertise.

Conclusions et recommandations de l’Agence

L’expertise de l’Agence met en évidence la grande complexité de la question de l’électrohypersensibilité. Tout d’abord, il n’existe pas, à ce jour, de critères de diagnostic de l’EHS validés, et il résulte de l’expertise que la seule possibilité pour définir l’EHS repose sur l’auto-déclaration des personnes.

L’Agence conclut également que les douleurs et la souffrance (maux de tête, troubles du sommeil, de l’attention et de la mémoire, isolement social, etc.) exprimées par les personnes se déclarant EHS correspondent à une réalité vécue, les conduisant à adapter leur quotidien pour y faire face.

Les 40 experts, mobilisés pendant près de quatre ans, ont investigué un grand nombre d’hypothèses pour comprendre ces symptômes. Toutefois, les connaissances scientifiques actuelles ne mettent pas en évidence de lien de cause à effet entre les symptômes dont souffrent les personnes se déclarant EHS et leur exposition aux ondes électromagnétiques. Néanmoins, les symptômes, qui peuvent avoir un retentissement important sur la qualité de vie de ces personnes, nécessitent et justifient une prise en charge adaptée par les acteurs des domaines sanitaire et social.

À ce titre, l’Agence recommande de solliciter la Haute autorité de santé afin d’examiner la pertinence de formuler des recommandations destinées aux professionnels de santé pour une prise en charge adaptée des personnes se déclarant EHS. L’Agence recommande également de développer la formation des professionnels de santé sur la problématique de l’électrohypersensibilité, la formation des acteurs sociaux à l’accueil et à l’écoute des personnes se déclarant électrohypersensibles, ainsi qu’à la prise en compte, dans leurs pratiques, de leurs questions et de leurs attentes, et de favoriser la coordination entre les acteurs impliqués dans leur prise en charge.

L’Agence recommande également de poursuivre les travaux de recherche :

 

La presse en parle

Sélection d'articles évoquant l'électrosensibilité

Lire l’article complet sur LE DAUPHINÉ
Date de parution : 01 aout 2022
Auteur : Laure MAMET
Temps de lecture : 6 min

Grenoble : ils veulent mesurer les ondes électromagnétiques 7 jours sur 7

Deux chercheurs du laboratoire de recherches Gipsa, une unité mixte CNRS, Grenoble-INP et Université Grenoble Alpes, proposent de créer un observatoire des ondes électromagnétiques pour mesurer l’exposition des habitants. Coût estimé du projet : 75 000 €.

Marco Congedo et Gabriel Vasile, tous les deux chercheurs, proposent de créer un observatoire des ondes électromagnétiques.

 

Lire l’article complet sur LIBERATION
Date de parution : 06 septembre 2018
Auteur :
Olivier Monod

L’électrosensibilité est-elle une maladie imaginaire ?

L’électrosensibilité est une pathologie reconnue mais inexpliquée.

Bonjour,

L’électrosensibilité (ou hypersensibilité électromagnétique) se caractérise par des symptômes peu spécifiques (rougeurs, picotements et sensations de brûlures, fatigue, lassitude, difficultés de concentration, étourdissements, nausées, palpitations cardiaques et troubles digestifs), non expliqués par un examen clinique, et que les patients attribuent à l’exposition à des champs électromagnétiques.

Il faut ces trois conditions pour être reconnu atteint d’une «intolérance environnementale idiopathique aux champs électromagnétiques» par l’organisation mondiale de la santé (depuis 2005) ou par l’agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail depuis cette année. Par ailleurs les collectivités locales avaient déjà attribué des allocations adultes handicapées ou des subventions pour adapter leur environnement à leur condition.

Pour le dire grossièrement les patients électrosensibles sont malades, personne ne le nie, mais on ne sait pas pourquoi, même si eux attribuent leur mal aux ondes. Un peu comme pour la fibromyalgie, l’électrosensibilité est une maladie pour laquelle les médecins constatent des symptômes sans savoir ni définir un diagnostic précis, ni un mécanisme pathologique. Ce qu’Yves Lévy, PDG de l’Inserm, exprime en ces termes lors de son audition au Parlement le 31 mai 2018 :

«Le problème auquel nous sommes confrontés est celui de la définition diagnostique de l’électro-hypersensibilité, fondamental pour poser des hypothèses visant à en comprendre le mécanisme. En outre, nous sommes devant un syndrome, plus que devant une caractérisation particulière, bien définie et reproductible, d’une pathologie, ce qui soulève le problème de la nosologie et de la démonstration de la causalité.»

L’expertise collective de l’Anses publiée en mars 2018 fait état de l’actualité de la recherche sur les grandes questions soulevées par cette pathologie.

L’être humain est-il capable de percevoir les champs électromagnétiques ?

Il existe des premiers résultats enregistrant une réaction à une modification d’un champ électromagnétique mais ils demandent à être répliqués et sont insuffisants aujourd’hui.

De même, les études dites de provocation ne donnent pas aujourd’hui de résultats concluants. Le protocole se rapproche des tests auditifs. Les personnes doivent signaler quand elles ressentent le champ magnétique et l’expérimentateur vérifie si leurs signalements correspondent aux moments d’activités du champ. «La question reste ouverte, l’absence de résultat peut être due aux limites méthodologiques des études» déclare Jean-Pierre Marc-Vergnes, directeur de recherche émérite de l’Inserm, président du groupe de travail de l’Anses.

Le corps humain possède-t-il des éléments capables de capter les ondes ?

Il existe des animaux capables de s’orienter grâce au champ magnétique terrestre, notamment les oiseaux migrateurs. L’homme possède-t-il un tel capteur ? Une sorte de sens supplémentaire…

«Il existe deux mécanismes de magnétoperception dans la nature. Les organismes contiennent soit des cristaux minéraux de fer, de la magnétite (Fe3O4), soit des protéines photoactivables, les cryptochromes. Ces deux éléments ont été identifiés chez l’homme, dans le cerveau pour la magnétite et dans la rétine pour les cryptochromes. Mais ils ne sont pas associés à des structures de perception dédiées. Nous n’avons pas trouvé d’organisation liée à la magnétoperception de ces éléments. Les recherches dans le domaine doivent encore progresser», détaille Jean-Pierre Marc-Vergnes. Aucun «6e sens magnétique» n’est donc démontré à ce jour.

Mieux prendre en charge les patients

Au final ce rapport aura peut-être pour premier mérite de rapprocher les patients de la communauté scientifique et des personnels de santé. «Les relations entre les patients et le système de soin sont mauvaises. Les médecins sont souvent mal à l’aise face aux pathologies fonctionnelles inexpliquées. Cela perturbe la relation. L’absence de prise en charge entraîne une agressivité des patients», reconnaît Jean-Pierre Marc-Vergnes.

De fait, parmi les recommandations apparaît une «une prise en charge adaptée par le système de soins» d’une condition qui pourrait toucher jusqu’à 5 % de la population, mais le chiffre est à prendre avec des pincettes tant la difficulté du diagnostic est grande.

«Ce rapport apporte des nouveautés. Il laisse la porte ouverte à plusieurs hypothèses et reconnaît le manque de recherches sur le sujet. Il définit des pistes à creuser», réagit Sophie Pelletier, présidente de l’association Priartem / Electrosensibles de France. En attendant que la recherche avance.

Cordialement.

 

 

Lire l’article complet sur LE MONDE
Date de parution : 27 mars 2018
Auteur : Pierre Le Hir

 

Electrosensibles : des symptômes réels qui restent inexpliqués

L’Anses reconnaît la réalité des troubles présentés par les personnes intolérantes aux ondes électromagnétiques et recommande leur prise en charge.
 

Des symptômes réels, mais pour l’instant inexpliqués, ce qui invite à poursuivre les recherches et à améliorer la prise en charge. Telles sont les conclusions de l’avis rendu mardi 27 mars par l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (Anses), au sujet de la question très débattue de l’électrohypersensibilité, ou EHS.

Sous cette appellation – on parle aussi, en termes savants, d’intolérance environnementale idiopathique attribuée aux champs électromagnétiques – se cache une réalité aujourd’hui encore très mal reconnue. Celle des personnes souffrant d’affections diverses – troubles du sommeil et des rythmes circadiens (alternance entre la veille et le sommeil), fatigue, maux de tête, troubles de l’attention et de la mémoire, symptômes cutanés, hypersensibilité – qu’elles imputent à leur exposition aux ondes électromagnétiques.

Celles-ci peuvent être les radiofréquences émises par les technologies de communication sans fil (téléphones mobiles, Wi-Fi, antennes-relais, etc.), aussi bien que les champs électromagnétiques générés par les lignes et installations électriques ou par les appareils électroménagers. Le spectre est donc très large, ce qui rend le problème encore plus difficile à cerner.

Absence d’anomalies mesurables

Combien de personnes sont-elles dans ce cas ? Faute de critères de diagnostic et de classification faisant consensus et permettant un recensement précis, l’estimation repose sur l’autodéclaration des individus se considérant comme électrosensibles. L’Anses avance toutefois un chiffre fondé sur les études scientifiques les plus récentes. Il suggère une prévalence (nombre de cas au sein de la population) de l’ordre de 5 %, soit un total – considérable – d’environ 3,3 millions de Français souffrant, sous une forme ou sous une autre et à des degrés variables, de sensibilité exacerbée aux ondes électromagnétiques.

L’Agence de sécurité sanitaire a réuni un groupe de travail de quarante experts de plusieurs disciplines (épidémiologie, médecine, biologie, dosimétrie, sciences humaines et sociales) qui, pendant quatre ans, ont analysé l’ensemble de la littérature scientifique disponible, mais aussi auditionné des médecins hospitaliers et généralistes, des associations et collectifs de citoyens, des élus et, bien sûr, des électrosensibles. Ces données ont été enrichies par plus de cinq cents contributions reçues dans le cadre d’une consultation publique.

La première conclusion du groupe d’expertise est que « les douleurs et la souffrance formulées par les personnes se déclarant EHS correspondent à une réalité vécue ». Une position qui, à l’opposé d’un déni du mal-être des personnes concernées, constitue une reconnaissance des difficultés qu’elles rencontrent dans leur vie quotidienne.

L’origine encore inconnue de ces troubles

Pour autant, poursuit l’avis, « aucune preuve expérimentale solide ne permet actuellement d’établir un lien de causalité entre l’exposition aux champs électromagnétiques et les symptômes décrits ». Autrement dit, en l’état actuel de la science, l’origine de ces troubles demeure inconnue. En effet, des études dites « de provocation », dans lesquelles des sujets sont soumis à des champs électromagnétiques, n’ont pas fait apparaître « de symptômes ou d’anomalies biologiques ou physiologiques spécifiques à l’EHS ».

Selon les spécialistes, cette absence d’anomalies mesurables peut signifier que les symptômes décrits ne sont pas dus aux ondes électromagnétiques ; ou alors que les essais présentent des limites méthodologiques ne permettant pas de mettre en évidence certains effets biologiques ou physiologiques, qu’il n’est donc pas possible d’« exclure avec certitude ».

Aussi l’Anses préconise-t-elle de poursuivre les recherches, en « renforçant les interactions entre scientifiques et associations de personnes se déclarant EHS », en réalisant des études de suivi à long terme avec des protocoles expérimentaux appropriés, et « en pérennisant le financement de l’effort de recherche, notamment fondamentale, sur les effets sanitaires des radiofréquences ».

Un « isolement psychosocial »

En même temps, elle recommande une « prise en charge adaptée » des électrosensibles par le secteur social et le système de soins, afin de répondre à une détresse qui peut avoir des conséquences lourdes sur la qualité de vie, en conduisant parfois à un « isolement psychosocial ». Elle souhaite que la Haute Autorité de santé formule des recommandations en ce sens. Et elle préconise une formation des professionnels de santé et des acteurs sociaux « à l’accueil et à l’écoute des personnes se déclarant électrohypersensibles ».

Dès 2004, l’Organisation mondiale de la santé avait conclu que ces troubles restaient « inexpliqués sur le plan médical », mais que leurs effets étaient « préjudiciables pour la santé des personnes ». « Depuis, beaucoup de travaux ont été menés. Nous avons balayé l’ensemble des connaissances sur le sujet et exploré un grand nombre d’hypothèses, indique Olivier Merckel, chargé des nouvelles technologies à l’Anses. Nous avons aussi montré les limites de certaines études et c’est pourquoi, même si aucun lien de causalité ne peut être aujourd’hui identifié, la possibilité d’effets des champs électromagnétiques expliquant les symptômes décrits reste ouverte. »

« Cet avis constitue une vraie avancée pour la prise en considération d’une pathologie émergente qui provoque beaucoup d’incompréhension et de souffrance, dans la vie professionnelle, sociale et personnelle des patients, se félicite Sophie Pelletier, présidente de l’ONG Priartem (Pour rassembler, informer et agir sur les risques liés aux technologies électromagnétiques). Ses préconisations en termes de recherche et de prise en charge vont dans le bon sens. Reste maintenant aux pouvoirs publics, au corps médical et aux institutions à s’en saisir. »

Pierre Le Hir